- SCÈNE PRIMITIVE
- SCÈNE PRIMITIVESCÈNE PRIMITIVEFreud a donné le nom de scène primitive ou scène originaire (Urszene ) à celle où l’enfant se voit assister à des rapports sexuels de ses parents, soit qu’il les ait observés réellement, soit qu’il se les soit représentés sur un mode fantasmatique. À côté du traumatisme de la séduction, du complexe de castration, la scène primitive constitue un des fantasmes primordiaux qui interviennent dans le développement et la genèse de la névrose et de ses symptômes. La représentation de cette scène, saisie comme un affrontement, un combat entre les parents, où le père jouerait un rôle sadique, plutôt que comme un rapport amoureux, s’oppose, par son vécu et par l’effroi qu’elle provoque, aux théories sexuelles par lesquelles les enfants tentent de maîtriser les «mystères» de la procréation et de la vie amoureuse: l’enfant, témoin réel ou imaginaire du coït parental, se trouve alors complètement exclu, impuissant et menacé de perdre l’amour de ses parents; il n’a d’autre issue que de refouler ou de tenter de maîtriser ces fantasmes par de nouvelles théories sexuelles.Dans l’analyse du rêve de «l’Homme aux loups», le point décisif fut, pour Freud, la mise au jour de cette scène primitive; celui-ci ouvrit alors un débat avec Jung pour savoir si cette scène est réelle ou si elle fait partie des fantasmes primordiaux. Freud, en fait, ne tranche pas et oscille entre deux thèses qui sont complémentaires: d’une part, il reconstruit comme événement historique la réalité de la scène primitive, bien qu’il mette l’accent sur le fait que ce n’est qu’«après coup» qu’elle est comprise ou interprétée par l’enfant; d’autre part, il insiste sur l’effet de la scène primitive en tant que fantasme rétroactif, tout en indiquant que le réel fournit au moins des indices.En tant que représentant le complexe d’Œdipe, la scène primitive constitue la représentation à la fois de l’interdit de l’inceste et de sa transgression par identification aux partenaires.
Encyclopédie Universelle. 2012.